samedi 29 mars 2008

Mais où vont les syndicats - Partie I


Les syndicats, c’est une très bonne chose. Dans le principe cela paraît même indispensable. Il est tout à fait normal en effet que les salariés puissent défendre leurs intérêts et se faire assister pour cela.

Mais en France il y a un problème. Les Japonais font passer la collectivité avant l’individu. C’est culturel et il s’agit d’une forme d’extrémisme. C’est la même chose pour les syndicats Français, mais à l’opposé. Il faut défendre ses intérêts, au maximum, avec la plus grande indifférence pour les autres. On ne collabore pas à l’amélioration de la vie sociale, on lutte.

Les ouvriers luttent contre les cadres, contre les patrons et contre les actionnaires, pour préserver leurs acquis. Les cadres luttent contre les ouvriers et ne savent pas sur quel pied danser avec les patrons. Les patrons luttent contre les ouvriers et ne savent pas quoi faire des cadres.
Bien sur qu’il ne faut pas généraliser, que ce n’est pas comme ça partout. Mais quand même, cela y ressemble beaucoup.

Et ce n’est pas tout. Les employés luttent entre eux et entre les services. Le privé jalouse le public et le public jalouse le privé. Chacun demande le maximum et souhaite ne rien donner. C’est dans l’air du temps : « Je suis exigeant avec les autres mais pas envers moi-même.», « Je fais valoir mes droits même si je n’honore pas mes devoirs », « Je veux le beurre et l’argent du beurre », « Nous sommes en compétition permanente. » (Saleté d’esprit sportif), « Il n’y a pas de raison de faire de cadeaux. ».

Et ce n’est toujours pas tout. Alors que le contexte économique, technique, social et culturel impose aux professionnels de tous ordres des adaptations, des remises en questions, des changements et des efforts, certains syndicats s’affairent pour que les efforts soient réalisés par les autres, au détriment de l’ensemble. Et ce bien entendu aussi bien du côté des ouvriers que des patrons. Vu de l’extérieur c’est invraisemblable. Il faut le constater pour le croire.

Quand on voit tout le tapage fait autour de la protection des écosystèmes naturels, des efforts que chacun doit faire pour préserver la planète et éviter le gaspillage et la pollution des ressources naturelles. Ce thème sensibilise et fédère de plus en plus. Cela fait quelques années que le développement durable devient à la mode.

Que faut il qu’il se passe pour que les syndicats de tous bords comprennent que c’est exactement la même chose avec l’économie? Qu’il faut protéger aussi les écosystèmes économiques et que c’est l’affaire de chacun. Des cadres et non cadres, des publics et des privés. Faut-il attendre que le pays soit exsangue, que 100% des tâches de manutention soient délocalisées ? Que les entreprises ferment ?

Bien sur que j’exagère. Bien sur que les actionnaires exagèrent. Bien sur que les ouvriers exagèrent. Mais si personne ne fait le premier pas. Si personne ne fait de cadeaux. Si personne ne prend du recul et si personne n’est un tant soit peu altruiste nous allons détruire ce qui pourrait être notre force.

La coopération sincère et réelle est efficace. Donner, sans rien attendre en retour incite la réciproque. Le respect invite au respect. Alors par pitié pour ce que nous risquons de devenir, faisons demi-tour. Vite.

Arrêtons de lutter contre l’inéluctable et travaillons, ensemble.
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